Chères citoyennes, chers citoyens,

Chères citoyennes, chers citoyens,

Pardonnez-moi la franchise de ces propos sans fard, certain(e)s d'entre vous le vivront mal sans en comprendre l'intention. D'autres me jugeront et préféreront fermer les yeux. Certain(e)s enfin sortiront de leur solitude, soulagé(e)s d'être compris/es. Je respecte chacun de vos choix et vous remercie d'en faire de même.

En ce jour particulier où l’on célèbre les Droits des Femmes dans le monde, où l'évènement Debout Citoyennes bat son plein à Paris, il était tout simplement impossible pour moi de me taire. Il n’est désormais plus possible de me taire.

Droits des Femmes ou Droits d’Infâmes ?

Aujourd’hui, tant de femmes dans le monde vivent sous le seuil de pauvreté, vulnérables et devant encore trop souvent régler les charges de leur foyer au détriment de leur corps pour seul moyen de paiement, le cœur trop chargé, devenu insensible. Tant de femmes naissent avec une espérance de vie réduite dans des régions où elles n'ont aucune valeur, victimes de guerres de pouvoir, de viols pour armes de guerre, des maladies par faute de soins.

Dans le monde, oui, au Zimbabwe, à Mayotte, en Inde, en Amérique Centrale, aux Caraîbes, en Chine, en Russie, en Corée, mais aussi en France. Oui, ici, en France, à Paris, à Bordeaux, à Lille, à Aix en Provence, à Marseille, à Besançon, à Tours, à Lyon, à Nantes, à Bourges, à Montpellier, à Toulouse, au Havre, à Nancy…

J’accuse le système d’encourager un déni de réalité par conformisme.

J’accuse les organisations collectives de se complaire dans des programmes de Diversité et Inclusion pour mieux se défaire de toute responsabilité individuelle tandis que le harcèlement sur le genre persiste.

J’accuse les Médias, l’Art, l’Education et la Politique d’encourager la culture de la domination sexuelle, de la violence et l’absence d’éthique.

J’accuse le système sécuritaire et judiciaire de produire des individus primaires aux pulsions primitives en laissant impunies des atrocités dont les femmes sont victimes.

J’accuse le temps judiciaire d’être totalement déconnecté du temps réel afin de maintenir cette sclérose et de retirer toute dernière once de foi ou de dignité aux femmes victimes de violence physique, morale et psychologique.

J’accuse l’inertie qui cristallise l’incompétence de l’appareil social afin de pouvoir accompagner ces femmes, confrontées à la précarité avec leurs enfants pour fuir l’agresseur, au travail ou dans leur foyer.

Je dénonce les infrastructures qui, par leur manque de formation psychologique, détruisent un peu plus ces femmes, déjà démunies psychologiquement.

J’accuse les administrations de se renvoyer leurs responsabilités sur un temps terriblement long et ainsi de ne pas accompagner ces femmes maltraitées afin de les pousser au suicide social, voire de commettre le geste ultime.

 J’accuse l’appareil judiciaire d’encourager les violences faîtes aux femmes par leur manque de moyens, en en faisant une fausse priorité médiatique.

J’accuse le système d’exploiter la capacité de résilience des femmes pour dédramatiser une situation extrêmement préoccupante. Oui, les femmes sont fortes. Depuis la nuit des temps, elles sont extraordinaires et puissantes. Elles font peur aux lâches et aux faibles.

J’accuse le système de promouvoir la culture de la peur et d’intimider les femmes afin qu’elles se taisent. La seule culpabilité que ces femmes pourraient porter est d’avoir produit des générations et des générations d’individus maltraitants en se complaisant dans un silence sous emprise.

J’accuse l’inconscient collectif d’encourager les non-dits et le silence des murs témoins de tant de violence.

Je pleure en écrivant ces mots, effondrée par tant d’inertie face à la violence, au manque de respect, à la maltraitance physique et psychologique dont sont victimes tant de femmes. Que faîtes-vous? Vous, hommes conscients de ce qui se passe, vous femmes, complices de ce système qui voit mourir tant de flammes?

Je pleure face à tant de violence passive d’un système qui ne fait rien sauf du bruit inutile. Je rêve qu’à partir d'aujourd'hui, en ce 8 mars 2020, avec vous, citoyennes, citoyens, pour nos enfants, pour un futur éclairé, les cœurs s’ouvrent et les choses changent.

Hommes, Femmes, élevons notre conscience et rappelons-nous que le droit de vivre en individu libre et égal est un don reçu à la naissance.

Révélons le meilleur de l'humanité, ensemble.